engendrer [1]
- 1Produire par voie de génération ; se dit surtout, au propre, dans le style biblique ou dans le style didactique. Chaque animal engendre son semblable. Abraham engendra Isaac.
Absolument.
Il est du tempérament qu'il faut pour engendrer
. [Molière, Le malade imaginaire]Terme de théologie. Dieu le Père, qui est la première personne de la Trinité, engendre le Fils, qui est la personne engendrée.
Nous savons que ce nom de Dieu, si mystérieux et si caché, est le nom de Père entendu en ce sens profond qui le fait concevoir dans l'éternité père d'un fils égal à lui ; et que le nom de son fils est le nom de Verbe, Verbe qu'il engendre éternellement en se contemplant lui-même, qui est l'expression parfaite de la vérité, son image, son fils unique, l'éclat de sa clarté et l'empreinte de sa substance
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] - 2 Fig. Causer, occasionner, produire, donner lieu à. Le mauvais air engendre des épidémies. L'oisiveté engendre le vice. La familiarité engendre le mépris.
Puis souvent la colère engendre de bons vers
. [Régnier, Satires]L'abondance augmentait les forces et engendrait les divisions
. [Perrot D'ablancourt, Tacite, liv. I, ch. 1, dans RICHELET]Car enfin il arrive, ou souvent ou toujours, Que l'aise et le repos engendrent les amours
. [Mairet, Sophonisbe]Ce sont tous les sons qui peuvent être engendrés de cette harmonie, variés et combinés dans le mouvement qui caractérise chaque passion
. [Condillac, Connaiss. hum. part. II, sect. I, ch. 6]Ne pas engendrer de mélancolie ou la mélancolie, être d'un naturel gai, se livrer aux divertissements. Il ne faut pas engendrer de mélancolie, il faut se tenir gai.
Allons, morbleu ! il ne faut point engendrer de mélancolie
. [Molière, Le médecin malgré lui] - 3 Terme de géométrie. Produire, décrire, en se mouvant, une ligne, une courbe, etc. Le point qui engendre une cycloïde.
- 4S'engendrer, vpron Être engendré. Les vers s'engendrent dans les cadavres.
Ce poison s'engendre en Macédoine
. [Vaugelas, Q. C. 585]Si je rapporte cette petite histoire de sa jeunesse, c'est pour montrer de combien peu s'engendrent quelquefois les aversions ou les inclinations qui nous dominent toute la vie
. [D'olivet, Hist. de l'Acad. t. II, p. 321]
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